Pourquoi les graines et les plants sont essentiels pour les forêts de demain ?
Réponse avec Samuel Lemonnier, pépiniériste forestier.
La forêt, c’est un réservoir de biodiversité qui peut se renouveler de 2 façons :
L’objectif d’un forestier, c’est que la forêt perdure. C’est pourquoi lorsque l’on récolte un arbre qui arrive à maturité, on en replante plusieurs à sa place.
Moi, mon métier de pépiniériste forestier consiste à produire plus de 80 essences d’arbres différents pour qu’elles soient ensuite plantées dans toute la France. Les graines sont récoltées sur des peuplements, c’est-à-dire des parcelles qui ont été repérées par les forestiers pour leurs qualités. Ces graines sont ensuite confiées à un pépiniériste qui les travaille pour qu’elles puissent devenir ensuite des plants. C’est un cycle qui dure en général 1 à 2 ans.
Il faut entre 3 et 5 ans pour qu’une plantation réussisse. C’est-à-dire que le plant s’adapte à son environnement, aux autres arbres, qu’il résiste aux gibiers, aux parasites, au climat. C'est pourquoi on plante entre 1 500 et 2 000 plants par hectare, pour qu’à la fin, il en reste jusqu'à dix fois moins. De la graine à l’arbre, c’est un processus extrêmement long qui peut durer plusieurs dizaines d’années. Pour le chêne, par exemple, il faut attendre au moins 80 ans !
Aujourd’hui, il faut répondre à un nouveau défi : celui d’adapter les forêts au changement climatique. Cela passe par l’introduction d’une plus grande diversité d’essences ou le choix de variétés plus adaptées au climat de demain.