Santé : Le reste à charge des ménages passe de 213 € à 202 € par personne en 2020


Tous les ans, la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) dresse un bilan sur les dépenses de santé en France.

 

L’édition 2021 présente, entre autres, un panorama de la consommation de soins et de biens en médicaments (CSBM) en 2020 et de son financement qui se partage entre les financeurs publics (Sécurité sociale, État), les organismes complémentaires et les ménages.

 

L’Institut national de la consommation vous présente une synthèse détaillée de la composition de la CSBM, du reste à charge pour les ménages et son évolution par rapport aux années précédentes selon les postes de santé (2018 et 2019).

 

1 - La consommation de soins et de biens en médicaments : définition et vue d’ensemble

1.1 - Définition

1.2 - Structure et évolution de la consommation de soins et de biens en médicaments entre 2009 et 2020

1.3 - Le financement de la consommation de soins et de biens en médicaments en 2020

2 - Le reste à charge des ménages selon les postes de santé en 2020

2.1 - Les soins hospitaliers

2.2 - Les soins de ville

2.3 - Les transports sanitaires

2.4 - Les médicaments en ambulatoire

2.5 - Les autres biens médicaux

3 - Tableau récapitulatif et évolution par rapport à l'année précédente

 

1 - La consommation de soins et de biens en médicaments : définitions et vue d’ensemble

1.1 - Définition

 

Selon la DREES, la consommation de soins et de biens en médicaments (CSBM) représente la valeur totale des biens et services qui contribuent directement au traitement d’une perturbation de l’état de santé. Autrement dit, elle représente l’ensemble de la consommation de biens et services de santé (médicaments, consultations médicales, équipements médicaux, opérations, etc.) des Français.

 

Elle comprend l’ensemble des biens médicaux et soins courants, y compris ceux des personnes prises en charge au titre des affectations de longue durée. Elle exclut les dépenses de gestion et de fonctionnement du système de santé, ainsi que celles liées aux soins de longue durée.

 

Ainsi la CSBM regroupe :

 

  • les soins ambulatoires : médecins généralistes et spécialistes, soins des dentistes, sages-femmes, infirmiers et auxiliaires médicaux, transports sanitaires, laboratoires d’analyses et cures thermales,
  • les biens médicaux : médicaments en ambulatoire, optique médicale et autres biens et équipements médicaux (prothèses, fauteuils roulants, etc.),
  • les soins hospitaliers, privés et publics.

1.2 - Structure et évolution de la consommation de soins et de biens en médicaments entre 2009 et 2020

 

En 2020, la CSBM représente 13,1 % de la consommation totale des ménages et s’élève à 209,2 milliards d’euros, soit 3 109 € par habitant. Elle se décompose de la façon suivante :

 

 

Pour information :

 

  • les soins hospitaliers comprennent également la totalité des honoraires perçus par les médecins libéraux en établissement privé, les consultations externes en établissement public et les biens médicaux consommés en établissement,
  • les soins de ville comprennent les soins médicaux et paramédicaux en cabinet libéral ou en dispensaire ou dans les centres de santé, les analyses en laboratoire et les cures thermales.

Par rapport à 2019, la CSBM a augmenté de + 0,6 % en passant de 208 milliards d’euros à 209,2 milliards d’euros en 2020. C’est la hausse la plus faible constatée depuis 1950 (début de l’analyse des données de santé). Cette hausse est portée essentiellement par une hausse des prix des soins et biens en médicaments (+ 4,6 %), tandis que les volumes baissent de – 4 % (on constate notamment des baisses pour les soins hospitaliers, les services des laboratoires d’analyses médicales, les soins infirmiers et les soins des sages-femmes).

 

Rapportée au nombre d’habitants en France, la CSBM augmente de + 0,2 % (3 102 € par habitant en 2019 contre 3 109 € par habitant en 2020).

 

Entre 2009 et 2020, la CSBM a augmenté de + 23 % passant de 169,9 milliards d’euros en 2009 à 209,2 milliards d’euros en 2020. La CSBM par habitant quant à elle a augmenté de 17 %, passant de 2 655 € par habitant en 2009 à 3 109 € par habitant en 2020.

 

 

1.3 - Le financement de la consommation de soins et de biens en médicaments en 2020

 

La CSBM comporte quatre sources de financement :

 

  • la Sécurité sociale,
  • l’état et les organismes de base au titre de la complémentaire santé solidaire (CSS),
  • les organismes complémentaires : mutuelles, sociétés d’assurances et institutions de prévoyance,
  • les ménages : leur financement est mesuré par le « reste à charge » qui correspond à la somme que doivent payer les ménages après la prise en charge des autres financeurs des dépenses de santé.

 Depuis le 1er novembre 2019, la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) remplace la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire).

 

La participation de ces quatre acteurs au financement de la CSBM diffère selon les postes de dépenses (voir deuxième partie), en moyenne, voici la répartition pour 2020 :

 

 

Entre 2009 et 2020, le reste à charge (RAC) des ménages est passé de 15,6 milliards d’euros à 13,6 milliards d’euros, soit une baisse de – 12,8 %, alors que la CSBM a augmenté de + 23 % sur la même période (+ 17 % en prenant en compte la hausse de la population). Ainsi, le reste à charge des ménages est passé de 244 € par habitant en 2009 à 202 € par habitant en 2020, soit une baisse de – 17 %.

 

 

Entre 2019 et 2020, le reste à charge par habitant passe de 213 € à 202 €, soit une baisse de - 5 %. Cette baisse s’explique par :

 

  • une diminution de la consommation médicale où le reste à charge est élevé (soins des dentistes, optique médicale, soins des masseurs-kinésithérapeutes) du fait de la crise sanitaire liée à la Covid-19,
  • la poursuite de la réforme 100 % santé,
  • une hausse des dotations de l’Assurance Maladie en faveur des établissements de santé publics.

La participation des différentes sources de financement diffère selon les postes de santé, et donc la part du reste à charge des ménages également. La deuxième partie de cette synthèse vous présente le détail des différents postes de santé : leur part dans la CSBM et la part de chaque source de financement, et donc du reste à charge des ménages.

 

2 - Le reste à charge des ménages selon les postes de santé en 2020

La DREES distingue cinq grandes familles : les soins hospitaliers, les soins de ville, les médicaments, les autres biens médicaux et les transports sanitaires. Certaines des catégories regroupent plusieurs postes de santé, détaillés dans cette partie.

 

2.1 - Les soins hospitaliers

 

Les soins hospitaliers regroupent tous les soins dispensés dans les hôpitaux publics ou dans les cliniques privées, hors soins de longue durée. L’ensemble de la consommation en soins hospitaliers s’élève à 100,5 milliards d’euros en 2020, soit 48 % de la CSBM.

 

Elle augmente de + 3,7 % par rapport à 2019, une hausse tirée par une forte augmentation des prix (+ 12,7 %) qui compense une baisse importante des volumes de soins (- 8 %). L’activité des hôpitaux s’est retrouvée très perturbée par la crise sanitaire avec la déprogrammation des soins non urgents, notamment pendant le premier confinement.

 

 

La Sécurité sociale est le principal financeur des dépenses en soins hospitaliers à hauteur de 93,3 milliards d’euros, l’État et la CSS prennent en charge 1,2 milliard d’euros et les organismes complémentaires 4,6 milliards d’euros. Les ménages financent 1,4 milliard d’euros des soins hospitaliers, soit un reste à charge de 21,07 € par habitant.

 

> Les soins hospitaliers dans le secteur public

 

Les soins hospitaliers dans le secteur public représentent 78 % des soins hospitaliers, soit 78,7 milliards d’euros. Ils représentent 38 % de la CSBM. Entre 2019 et 2020, la consommation de soins hospitaliers dans le secteur public augmente de + 5,6 % (hausse des prix de + 17,1 % accompagnée d’une baisse des volumes de – 9,9 %).

 

 

La Sécurité sociale est le principal financeur des dépenses en soins hospitaliers à hauteur de 73,9 milliards d’euros, l’État et la CSS en financent 959 millions d’euros et les organismes complémentaires 3,3 milliards d’euros. Les ménages financent 545 millions d’euros des soins hospitaliers dans le secteur public, soit un reste à charge moyen de 8,10 € par habitant.

 

> Les soins hospitaliers dans le secteur privé

 

Les soins hospitaliers dans le secteur privé représentent 22 % des soins hospitaliers, soit 21,9 milliards d’euros. Ils représentent 10,5 % de la CSBM. Entre 2019 et 2020, ils baissent de – 2,4 % (baisse des prix et des volumes plus contenue que dans le secteur public).

 

 

La Sécurité sociale est le principal financeur des dépenses en soins hospitaliers à hauteur de 19,5 milliards d’euros, l’État et la CSS en financent 196 millions d’euros et les organismes complémentaires 1,4 milliard d’euros. Les ménages financent 873 millions d’euros des soins hospitaliers dans le secteur public, soit un reste à charge moyen de 12,97 € par habitant.

 

2.2 - Les soins de ville

 

Ce regroupement comprend les soins des médecins généralistes, des médecins spécialistes, des sages-femmes, des infirmiers, des auxiliaires médicaux, des dentistes, les laboratoires d’analyse médicale et les cures thermales.

 

La consommation des soins de ville s’élève à 57,2 milliards d’euros, soit 27 % de la CSBM. Elle baisse de – 0,4 % entre 2019 et 2020, à des degrés différents selon les postes de santé.

 

 

La Sécurité sociale est le principal financeur des dépenses en soins de ville à hauteur de 39,6 milliards d’euros, l’État et la CSS en financent 629 millions d’euros et les organismes complémentaires 2,6 milliards d’euros. Les ménages financent 5,3 milliards d’euros, soit un reste à charge moyen de 78,20 € par habitant pour l’ensemble des soins de ville.

 

> Les soins des médecins généralistes

 

La consommation de soins des médecins généralistes comprend l’ensemble des rémunérations forfaitaires des médecins généralistes en ville (en cabinets libéraux ou en dispensaires, hors cliniques privées). En 2020, elle représente 9,5 milliards d’euros, soit 4,5 % de la CSBM.

 

Entre 2019 et 2020, elle a diminué de – 4,4 % en volume, les prix étant quasiment stables sur la période (+ 0,2 %). Cette baisse est due aux mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid-19, notamment lors du premier confinement où les déplacements chez les médecins étaient limités.

 

 

Sur les 9,5 milliards d’euros de dépenses en soins des médecins généralistes, la Sécurité sociale prend en charge 7,5 milliards d’euros, l’État et la CSS 203 millions d’euros et les organismes complémentaires 1,2 milliard d’euros. Les ménages en financent 601 millions d’euros, soit un reste à charge moyen de 8,93 € par habitant.

 

> Les soins des médecins spécialistes

 

La consommation de soins des médecins spécialistes comprend l’ensemble des rémunérations forfaitaires des médecins spécialistes en ville (en cabinets libéraux ou en dispensaires, hors cliniques privées). En 2020, elle représente 11,7 milliards d’euros, soit 5,6 % de la CSBM.

 

Entre 2019 et 2020, elle baisse de – 6,3 % en volume, pour les mêmes raisons que pour les médecins généralistes.

 

 

La Sécurité sociale finance en grande partie les soins des médecins spécialistes à hauteur de 7,8 milliards d’euros, l’État et la CSS contribuent à hauteur de 106 millions d’euros et les organismes complémentaires pour 2,5 milliards d’euros. Les ménages financent 1,3 milliard d’euros pour les soins des médecins spécialistes, soit un reste à charge moyen de 18,64 € par habitant.

 

> Les soins des sages-femmes

 

La consommation de soins des sages-femmes s’élève à 417 millions d’euros en 2020, soit 0,2 % de la CSBM. Elle augmente de + 5,3 % entre 2019 et 2020, mais on constate tout de même un ralentissement par rapport aux années précédentes. On observe une forte diminution des consultations lors des périodes de confinement, et une forte reprise lors des déconfinements, notamment due aux tests PCR que les sages-femmes sont habilitées à pratiquer depuis mars 2020.

 

 

La Sécurité sociale finance en grande partie les soins des sages-femmes à hauteur de 379 millions d’euros, l’État et la CSS contribuent à hauteur de 4 millions d’euros et les organismes complémentaires pour 25 millions d’euros. Les ménages financent 9 millions d’euros pour les soins des sages-femmes, soit un reste à charge moyen de 0,13 € par habitant.

 

> Les soins infirmiers

 

La consommation des soins infirmiers correspond aux soins dispensés par les infirmiers libéraux ou les salariés en centre de santé et les dépenses des services de soins infirmiers à domicile.

 

Elle s’élève à 11,3 milliards d’euros en 2020, soit 5,4 % de la CSBM. Entre 2019 et 2020, elle augmente de + 7,2 % en volume. La croissance des soins infirmiers a toujours été dynamique du fait du vieillissement de la population et du système de soins ambulatoires renforcé) avec une moyenne de + 4,6 % entre 2011 et 2019. L’accélération de la croissance entre 2019 et 2020 est notamment due aux prélèvements et tests PCR.

 

 

La Sécurité sociale finance en grande partie les soins des infirmiers à hauteur de 10,7 milliards d’euros, l’État et la CSS contribuent à hauteur de 53 millions d’euros et les organismes complémentaires pour 490 millions d’euros. Les ménages financent 127 millions d’euros pour les soins des infirmiers, soit un reste à charge moyen de 1,89 € par habitant.

 

>> Les soins des auxiliaires médicaux

 

Les soins des auxiliaires médicaux comprennent les soins des masseurs-kinésithérapeutes, des orthophonistes, des orthoptistes et des pédicures-podologues. Pour l’ensemble, les dépenses en soins d’auxiliaires médicaux s’élèvent à 7 milliards d’euros en 2020, soit 3,4 % de la CSBM.

 

La consommation de soins des auxiliaires médicaux diminue de – 11,9 % notamment à cause de la crise sanitaire, dans des proportions différentes selon les spécialités considérées.

 

 

La Sécurité sociale finance en grande partie les soins des auxiliaires médicaux à hauteur de 4,6 milliards d’euros, l’État et la CSS contribuent à hauteur de 103 millions d’euros et les organismes complémentaires pour 1,2 milliard d’euros. Les ménages financent 1,1 milliard d’euros pour les soins des auxiliaires médicaux, soit un reste à charge moyen de 17,05 € par habitant.

 

> Les masseurs-kinésithérapeutes

 

Les dépenses en soins des masseurs-kinésithérapeutes s’élèvent à 5,7 milliards d’euros, soit 81 % des soins des auxiliaires, et 2,7 % de la CSBM. Les dépenses ont diminué de - 11,9 % entre 2019 et 2020.

 

 

La Sécurité sociale finance en grande partie les soins des masseurs-kinésithérapeutes à hauteur de 3,7 milliards d’euros, l’État et la CSS contribuent à hauteur de 56 millions d’euros et les organismes complémentaires pour 963 millions d’euros. Les ménages financent 973 millions d’euros pour les soins des masseurs-kinésithérapeutes, soit un reste à charge moyen de 14,46 € par habitant.

 

>> Les orthophonistes

 

Les dépenses en soins d’orthophonistes s’élèvent à 1 milliard d’euros en 2020, soit 14 % des soins des auxiliaires médicaux et 0,5 % de la CSBM. Les dépenses ont diminué de – 15,4 % en 2020.

 

 

La Sécurité sociale finance la majorité des soins des orthophonistes à hauteur de 686 millions d’euros, l’État et la CSS contribuent à hauteur de 40 millions d’euros et les organismes complémentaires pour 194 millions d’euros. Les ménages financent 100 millions d’euros pour les soins des orthophonistes, soit un reste à charge moyen de 0,15 € par habitant.

 

>> Les orthoptistes

 

Les dépenses en soins des orthoptistes s’élèvent à 277 millions d’euros en 2020, soit 4 % des soins des auxiliaires médicaux et 0,1 % de la CSBM. Elles augmentent légèrement de + 0,72 % entre 2019 et 2020.

 

 

La Sécurité sociale finance un peu plus de la moitié des soins des orthoptistes à hauteur de 142 millions d’euros, l’État et la CSS contribuent à hauteur de 7 millions d’euros et les organismes complémentaires pour 55 millions d’euros. Les ménages financent 73 millions d’euros pour les soins des orthoptistes, soit un reste à charge moyen de 1,08 € par habitant.

 

>> Les pédicures-podologues

 

Les dépenses en soins des pédicures-podologues s’élèvent à 42 millions d’euros en 2020, soit 0,6 % des soins des auxiliaires médicaux et 0,02 % de la CSBM. Elles diminuent de – 4,5 % entre 2019 et 2020.

 

 

La Sécurité sociale finance en grande partie les soins des pédicures-podologues à hauteur de 39 millions d’euros et les organismes complémentaires pour 3 millions d’euros. Il n’y a pas de contribution de la part de l’État et la CSS. Les ménages financent 1 million d’euros pour les soins des pédicures-podologues, soit un reste à charge moyen de 0,02 € par habitant.

 

> Les soins des dentistes

 

La consommation de soins des dentistes recouvre notamment les soins préventifs, prothétiques et conservateurs, dispensés en cabinets libéraux et en centres de santé. En 2020, elle s’élève à 10,9 milliards d’euros, soit 5,2 % de la CSBM.

 

Entre 2019 et 2020, on constate une baisse de – 9,7 % en volume, due à l’interruption des soins dentaires non urgents pendant la crise sanitaire.

 

 

La Sécurité sociale finance un tiers des soins des dentistes à hauteur de 3,7 milliards d’euros, l’État et la CSS pour 497 millions d’euros et les organismes complémentaires pour 4,7 milliards d’euros. Les ménages financent près de deux milliards d’euros pour les soins des dentistes, soit un reste à charge moyen de 29,68 € par habitant.

 

> Les laboratoires d’analyses

 

La consommation des services des laboratoires d’analyses médicales s’élève à 6,2 milliards d’euros en 2020, soit 3 % de la CSBM. Entre 2019 et 2020, elle augmente de + 39 % (avec une baisse des prix de – 1,1 %), une hausse induite notamment par la mise en place des tests PCR.

 

 

La Sécurité sociale finance la majorité des services des laboratoires d’analyses à hauteur de 4,9 milliards d’euros, l’État et la CSS pour 89 millions d’euros et les organismes complémentaires pour 1 milliard d’euros. Les ménages financent 130 millions d’euros pour les services des laboratoires d’analyses, soit un reste à charge moyen de 2,05 € par habitant.

 

> Les cures thermales

 

La consommation de cures thermales couvre l’ensemble des soins médicaux (médecins, infirmiers, auxiliaires médicaux) dispensés dans ces centres, mais exclut le coût de l’hébergement. En 2020, leur consommation s’élève à 169 millions d’euros, soit 0,1 % de la CSBM.

 

Entre 2019 et 2020, la consommation de cures thermales chute de 57,7 %, cela est dû à la fermeture des centres dans le cadre des restrictions sanitaires.

 

La Sécurité sociale finance 76 % des cures thermales, soit 128 millions d’euros et les organismes complémentaires en finance 22 % (35 millions d’euros). Le financement de la part de l’État et la CSS et des ménages est marginal et n’est pas détaillé dans le rapport de la DREES.

 

2.3 - Les transports sanitaires

 

La consommation de transports sanitaires regroupe le transport par ambulance, véhicules sanitaires légers (VSL), taxis, service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR), véhicules personnels, transports en commun (pris dans le cadre d’un déplacement pour raisons médicales) ou autres.

 

En 2020, la consommation de transports sanitaires s’élève à 4,6 milliards d’euros, soit 2,2 % de la CSBM. Entre 2019 et 2020, elle baisse de – 9,4 % notamment à cause des mesures de restrictions sanitaires prises lors du premier confinement.

 

 

La Sécurité sociale finance en grande partie les transports sanitaires à hauteur de 4,3 milliards d’euros, l’État et la CSS prennent en charge 45 millions d’euros et les organismes complémentaires 156 millions d’euros. Les ménages financent 125 millions d’euros pour les transports sanitaires, soit un reste à charge moyen de 1,86 € par habitant.

 

2.4 - Les médicaments

 

La consommation de médicaments correspond à la consommation de médicaments en ambulatoire, y compris les rétrocessions hospitalières, les rémunérations forfaitaires et les remises (rabais sur le prix payé entre le producteur de médicaments et les distributeurs).

 

En 2020, la consommation de médicaments en ambulatoire s’établit à 30,2 milliards d’euros, soit 14,4 % de la CSBM. Entre 2019 et 2020, elle baisse de – 3,4 %. Cette baisse est due à la baisse des prix des médicaments remboursables (hausse des médicaments génériques venant en substitution des princeps) et une hausse des remises conventionnelles. La baisse est donc seulement due à la baisse des prix, en volume, la consommation de médicaments en ambulatoires de + 3,9 %.

 

 

La Sécurité sociale finance la majorité des médicaments en ambulatoires à hauteur de 22,2 milliards d’euros, l’État et la CSS pour 418 millions d’euros et les organismes complémentaires pour 3,7 milliards d’euros. Les ménages financent 3,9 milliards d’euros pour les médicaments en ambulatoire, soit un reste à charge moyen de 57,57 € par habitant.

 

2.5 - Les autres biens médicaux

 

Les autres biens médicaux regroupent deux ensembles : l’optique médicale et les biens médicaux hors optique médicale. La consommation des autres biens médicaux représente 16,7 milliards d’euros, soit 8 % de la CSBM. Entre 2019 et 2020, elle diminue légèrement de – 0,6 % dans des proportions différentes selon les postes de dépenses concernés.

 

 

La Sécurité sociale finance les autres biens médicaux à hauteur de 7,6 milliards d’euros, l’État et la CSS pour 225 millions d’euros et les organismes complémentaires pour 6 milliards d’euros. Les ménages financent 2,9 milliards d’euros pour la consommation des autres biens médicaux, soit un reste à charge moyen de 43,10 € par habitant.

 

> L’optique médicale

 

La consommation d’optique médicale s’élève à 6,3 milliards d’euros en 2020, soit 38 % de la consommation d’autres biens médicaux, et 3 % de la CSBM. Les soins d’optique médicale ont été fortement impactés à cause de la crise sanitaire, notamment lors de premier confinement. Ainsi, entre 2019 et 2020, elle diminue de – 7,3 % dû à un fort recul des volumes de consommation.

 

 

La Sécurité sociale est le plus faible contributeur de financement de l’optique médicale à hauteur de 83 millions d’euros, l’État et la CSS en financent 101 millions d’euros et les organismes complémentaires en financent la majeure partie à hauteur de 4,4 milliards d’euros. Les ménages financent 1,7 milliard d’euros pour la consommation d’optique médicale, soit un reste à charge moyen de 25,67 € par habitant.

 

> Les autres biens médicaux hors optique médicale

 

Cette catégorie regroupe plusieurs postes de dépenses : les prothèses et orthèses, les audioprothèses, les matériels, aliments et pansements et les véhicules pour handicapés physiques. Au total, la consommation des autres biens médicaux (hors optique médicale) s’élève à 10,4 milliards d’euros en 2020, soit 5 % de la CSBM.

 

Entre 2019 et 2020, elle augmente de + 1,4 %, une croissance plus ralentie par rapport aux années précédentes en raison de la crise sanitaire.

 

 

La Sécurité sociale finance en grande partie la consommation des autres biens médicaux, à hauteur de 7,5 milliards d’euros, l’État et la CSS pour 124 millions d’euros et les organismes complémentaires pour 1,6 milliard d’euros. Les ménages financent 1,2 milliard d’euros pour la consommation des autres biens médicaux (hors optique médicale), soit un reste à charge moyen de 17,43 € par habitant.

 

>> Prothèses et orthèses

Les prothèses et orthèses regroupent les dispositifs internes ou externes de compensation ou de remplacement des fonctions corporelles (hors audioprothèses). En 2020, la consommation de prothèses et orthèses s’élève à 1,8 milliard d’euros, soit 0,8 % de la CSBM.

 

Entre 2019 et 2020, elle baisse de 8,1 % en partie à cause des déprogrammations d’actes chirurgicaux en établissement de santé pendant la crise sanitaire.

 

Le détail du financement selon les quatre acteurs n’est pas détaillé dans le rapport de la DREES.

 

>> Audioprothèses

 

Les audioprothèses regroupent tous les appareils auditifs correcteurs de surdité. En 2020, la consommation d’audioprothèses s’élève à 1,3 milliard d’euros, soit 0,6 % de la CSBM. Entre 2019 et 2020, elle augmente de + 1,9 % après un ralentissement de la croissance constaté en 2019 (+ 0,2 %). À noter que ces années correspondent à la mise en place progressive du « reste à charge zéro » sur ces dispositifs – qui entrent dans le panier de la réforme 100 % santé.

 

 

La Sécurité sociale finance les audioprothèses à hauteur de 228 millions d’euros, l’État et la CSS en financent 12 millions d’euros et les organismes complémentaires 297 millions d’euros. Ce sont les ménages qui financent la majeure partie de la consommation d’audioprothèses à hauteur de 744 millions d’euros, soit un reste à charge moyen de 11,06 € par habitant.

 

>> Matériels, aliments et pansements

 

Cette catégorie est vaste et comprend entre autres les matériels d’assistance respiratoire, les produits de traitement du métabolisme et les dispositifs de maintien à domicile. En 2020, la consommation des matériels, aliments et pansements s’élève à 7,1 milliards d’euros, soit 3,4 % de la CSBM. Entre 2019 et 2020, elle augmente de + 4,5 %. Cela est dû à la forte progression de l’hospitalisation à domicile pendant la crise sanitaire, qui tire à la hausse la consommation en équipements médicaux à domicile.

 

 

La Sécurité sociale finance la majeure partie des matériels, aliments et pansements, à hauteur de 6 milliards d’euros, l’État et la CSS prennent en charge 83 millions d’euros et les organismes complémentaires 478 millions d’euros. Les ménages financent 503 millions d’euros pour les matériels, aliments et pansements, soit un reste à charge moyen de 7,48 € par habitant.

 

>> Véhicules pour handicapés physiques

 

La consommation des véhicules pour handicapés physiques s’élève à 213 millions d’euros en 2020, soit 0,1 % de la CSBM. Entre 2019 et 2020, elle chute de – 10,5 %.

 

Le détail du financement selon les quatre acteurs n’est pas détaillé dans le rapport de la DREES.

 

3 - Tableaux récapitulatifs et conclusion

La consommation de soins et de biens médicaux a augmenté de 23 % entre 2009 et 2020 (+ 17 % en prenant en compte l’accroissement de la population). En parallèle, le reste à charge des ménages est passé de 244 € par habitant à 202 € par habitant, soit une baisse de – 17 %.

 

Entre 2019 et 2020, la CSBM a peu augmenté (+ 0,6 %), cette croissance est uniquement portée par la hausse des prix (+ 4,6 %) alors que les volumes baissent (- 4 %). La baisse des volumes est principalement liée à l’impact des restrictions sanitaires lors du premier confinement notamment.

 

La part du reste à charge a également diminué entre 2019 et 2020, passant de 6,9 % de la CSBM à 6,5 %. Cependant, la part du reste à charge est très hétérogène selon les postes de dépenses :

 

  • Elle est très faible pour les soins hospitaliers du secteur public (0,7 %) et les soins des infirmiers (1,1 %) notamment ;
  • Elle est très élevée pour les audioprothèses (58,1 %), l’optique médicale (27,4 %) et les soins des orthoptistes (26,4 %).

Sur la même période, le reste à charge des ménages baisse de 213 € à 202 €. Selon la DREES, cette baisse est due à la diminution des consommations médicales où le reste à charge est élevé, de la poursuite de la réforme 100 % santé et de la hausse des dotations de l’Assurance Maladie en faveur des établissements de santé publics.

 

Bien qu’au global, le reste à charge par habitant diminue entre 2019 et 2020, on constate des disparités selon les postes de dépenses :

 

  • Il diminue effectivement pour les soins hospitaliers, les soins de ville (au global) et les médicaments.
  • Il augmente pour les services des laboratoires d’analyses médicales (+ 0,78 €), pour l’optique médicale (+ 2,95 €), les autres biens médicaux hors optique médicale (+ 1,71 €) et les transports sanitaires (+ 0,20 €).

 

 

 Les données présentées dans cette synthèse sont des données moyennes calculées sur la France entière, elles ne sont pas représentatives de la situation personnelle de chacun.

 

 

 

 

Sophie Rémond

Economiste à l’Institut national de la consommation


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