Rapport d’activité Cybermalveillance.gouv.fr 2024 : les menaces sont en hausse
La plateforme nationale de lutte contre la cybercriminalité Cybermalveillance.gouv.fr a publié son rapport d’activité pour l’année 2024. Au-delà de rendre compte de ses actions, ce rapport met en lumière l’état de la menace en ligne et ses tendances.
La cybercriminalité, une préoccupation majeure chez les particuliers
C’est grâce aux statistiques de son site que la plateforme peut chaque année établir une estimation du nombre d’attaques et leur nature. En effet, les consultations d’articles sur une thématique donnée ainsi que les demandes d’assistances permettent d’établir les tendances de la criminalité en ligne.
Grâce à ces données, on peut constater qu’après une stabilisation en 2023, la fréquentation de la plateforme ainsi que les demandes d’assistances ont significativement augmenté en 2024, respectivement de + 47 % et + 4 9,9 %.
Source : Cybermalveillance.gouv.fr, rapport d'activité 2024
Concernant la répartition des publics, la tendance se stabilise avec les particuliers qui restent très majoritaires dans les demandes d’assistance : ils représentent 94 % des demandes.
Des menaces aux formes multiples
La plateforme Cybermalveillance.gouv.fr traite 51 formes de menaces différentes. Il est intéressant d’observer que 10 d’entre elles concentre environ 90 % des recherches et demandes d’assistance :
Comme depuis plusieurs années déjà, l’hameçonnage ou "phishing" reste la technique d’escroquerie la plus répandue quelle que soit la victime (particulier, entreprise, administrations). Il consiste par exemple à envoyer par mail ou SMS une fausse demande de règlement en se faisant passer pour des administrations comme l’Assurance Maladie ou l’Agence Nationale de Traitement Automatisé des Infractions (ANTAI).
Les arnaqueurs peuvent également se faire passer pour des sociétés de livraison ou encore pour un enfant ayant perdu son téléphone et qui contacte ses parents, encore une fois dans le but de soutirer de l’argent ou de voler des données confidentielles.
Il faut donc rester très vigilant aux mails et sms que vous recevez, car un simple manque d’attention peut avoir de lourdes conséquences.
Exemple de l’escroquerie à l’enfant qui a perdu son téléphone
Source : site de Cybermalveillance.gouv.fr
Malgré tout, il faut souligner que la part de ces 10 menaces a diminué de 5 % en 2024. Les analystes de Cybermalveillance.gouv.fr expliquent cette baisse par un changement de mode opératoire des cybercriminels qui diversifieraient leurs méthodes d’attaques.
L’une de ces variantes est la "sextorsion" qui vise particulièrement les jeunes. C’est à travers des applications de rencontres ou les réseaux sociaux que l’escroc met en confiance la victime pour lui soutirer des photos et vidéos intimes, lui permettant d’instaurer un chantage sous la menace de divulguer ces contenus. Ce type de chantage peut même se faire sans contact préalable avec la victime, simplement après l’avoir piraté ou en faisant un montage de son visage sur des images à caractère sexuels, c’est ce qu’on appelle un "deepfake".
Par ailleurs les cybercriminels ne manquent pas d’imagination : la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr elle-même a fait l’objet d’une usurpation d’identité en 2024. Les escrocs prenaient contact avec d’anciennes victimes d’escroquerie pour leur soutirer des données personnelles, au prétexte d’une indemnisation pour les préjudices subit.
> Le rapport d’activité Cybermalveillance.gouv.fr 2024
Pour aller plus loin :
> Les 10 recommandations de l'Anssi pour protéger son téléphone