Dans un contexte de vieillissement de la population, l’alimentation des séniors est un enjeu très important de santé publique. Le Conseil national de l‘alimentation (CNA) vient de publier un avis sur "L’alimentation comme vecteur du bien vieillir". Quels en sont les grands enseignements ?

L’alimentation doit être adapté selon l’âge

Avec plus d’un tiers de la population française qui sera âgée de 60 ans ou plus en 2050 (INSEE), l’alimentation des plus âgés est un sujet de préoccupation majeur.

Selon le CNA : "L’apport en protéines recommandé pour la population des séniors, même pour ceux qui sont en bonne santé, est de 30 % supérieur par rapport au reste de la population". 

Ainsi, il est important de souligner que l’alimentation doit être adapté selon l’âge.

En effet, même si les besoins en apports énergétiques restent similaires en moyenne (ils varient selon les individus), d’autres, comme l’apport en protéines est plus élevé chez les personnes âgées pour maintenir leur masse musculaire. 

L’alimentation à l’hôpital, peu mieux faire

Logiquement, l’alimentation entraîne des conséquences sur l’état de santé, a fortiori chez nos anciens : près de 67 % des plus de 65 ans indiquent souffrir de maladies chroniques. 

Ainsi, dans les hospitalisations, on constate une surreprésentation des plus âgées qui représentent 41 % des patients admis.

Cela est problématique lorsqu’on connaît la qualité des repas fournis à l’hôpital. Notre dernier numéro de 60 millions de consommateurs du mois de novembre y consacrait une enquête dans laquelle on apprend que seuls 58 % des patients sont satisfaits des plateaux repas.

Entre la mauvaise qualité des produits, les conditions de préparation et de services des repas, cela peut vite créer ou renforcer des états de dénutrition, avec des hospitalisations plus longues en conséquence.

L’importance de préserver le plaisir dans l’assiette

De fait, pour prévenir les maladies et la dégradation de santé des séniors, une bonne alimentation est un facteur déterminant, mais elle ne peut se limiter à un régime strict, relevant plus du traitement médical que d’un vrai repas que l’on savoure.

En effet, il est important de garder à l’esprit que des recommandations générales sont limitées car les goûts des individus dépendent de facteurs sociaux divers comme le revenu, la région, le genre, ou encore les évènements autobiographiques (veuvages, déménagement…etc.). Ainsi il est essentiel de fournir une alimentation adaptée, prenant en compte le plaisir et les habitudes de chacun afin de limiter les baisses d’appétit ou les altérations de prise alimentaire.

A l’issue des travaux de groupe du CNA, 4 objectifs communs partagés ont été identifiés :

• garantir une alimentation répondant aux besoins nutritionnels et prenant en compte le plaisir et les habitudes des personnes âgées,
• prendre en compte l’hétérogénéité de la population âgée dans les mesures et orientations les concernant, considérant l’ensemble des trajectoires de vieillissement et des lieux de vie,
• permettre à toutes et à tous un accès digne à une alimentation suffisante, adaptée et de qualité pour prévenir la survenue de pathologies associées au vieillissement,
• associer les personnes âgées à l’élaboration et à la validation des politiques publiques et des dispositifs les concernant à toutes les échelles des territoires.

> Télécharger la synthèse de l’avis

> Télécharger l’avis complet

> Le dernier numéro de 60 millions de consommateurs (Novembre 2024) 

Pour aller plus loin

> Etude de l’INSEE sur l’état de santé de nos séniors 

> Etude de l’INSEE sur le vieillissement de la population