Femme ou homme : les professionnels font-ils la différence ?
Aujourd’hui, beaucoup ont le sentiment que les professionnels ne pratiquent pas les mêmes prix selon qu’ils ont affaire à une femme ou à un homme.
Face à un serrurier, un déménageur ou bien un dépanneur automobile, l’un des deux genres est-il favorisé par rapport à l’autre ?
L’Institut national de la consommation a réalisé une enquête-mystère pour vérifier s’il y a bien un effet « woman tax ».
En septembre 2015, l’INC a mené une enquête-mystère auprès de 161 artisans (serruriers, déménageurs et dépanneurs automobiles) à Paris et à Lyon.
Cette enquête, reposant sur des entretiens téléphoniques, consistait à demander à un professionnel un devis pour une prestation précise. Le devis pour la même situation était demandé une fois par un homme, une fois par une femme.
Il s’agissait d’observer si les devis proposés étaient identiques, ou s’il existait une « prime » favorisant un genre.
L’enquête montre que, sur les services aux particuliers étudiés, il n’y a pas d’effet « woman tax ».
Certes, il existe bien des disparités selon l’appel :
- Très fréquentes chez les déménageurs, dans plus de 8 cas sur 10, au point qu’on peut questionner le professionnalisme et/ou la procédure d’élaboration du devis de cette profession ;
- Trop fréquentes encore chez les dépanneurs, puisque dans un cas sur deux ;
- Raisonnables chez les serruriers (moins de 4 cas sur 10),
Mais ces disparités ne peuvent en aucun cas être assimilées à un phénomène lié au « genre ».
En effet, quel que soit le secteur d’entreprises concerné, ces écarts bénéficient soit aux hommes soit aux femmes, sans règle particulière.
On se contentera de noter que la proportion de femmes « favorisées », c’est à dire se voyant délivrer un devis moins élevé que les hommes dans une même entreprise, est à la limite de la significativité chez les dépanneurs automobiles (37% en faveur des femmes vs 13% en faveur des hommes), et même si la tendance semble exister chez les déménageurs, elle n’en est pas significative statistiquement (51% pour les femmes vs 33% pour les hommes).
Il n’y a donc, clairement, PAS de phénomène lié au genre dans ces services, pour la délivrance d’un devis.
Lorsqu’on analyse la nature même du contact téléphonique, entretenu entre le/la client(e) et l’entreprise, peu de choses apparaissent. Dans la mesure où la personne qui répond dans l’entreprise peut être le patron ou un employé et un homme ou une femme, les situations sont diverses.
Toutefois aucune corrélation n’a été trouvée entre la nature d’un contact et les genres du client et de son interlocuteur.
> Lire les résultats de l’étude sur « L’existence potentielle d’une « Women tax » dans les services aux particuliers », réalisée par l’Institut national de la consommation en octobre 2015
Pour en savoir plus :
> Etude sur les différences de prix entre certains produits et services selon le genre (décembre 2015)