Urbanisme : dématérialisation des demandes de permis de construire et de déclarations préalables
Entrée en vigueur il y a presque trois ans, la loi "Elan" ou portant "évolution du logement, de l'aménagement et du numérique" en date du 23 novembre 2018 comptait 234 articles et réformait de nombreux domaines : copropriété, location, construction... L'urbanisme était visé par une mesure importante, qui va "révolutionner" les procédures de demandes d'autorisations d'urbanisme, en les dématérialisant.
L'Institut national de la consommation répond à quelques questions que les demandeurs (ou pétitionnaires) peuvent se poser.
Quelles sont les demandes concernées ?
Les communes disposent d'une téléprocédure spécifique leur permettant de recevoir et d'instruire sous forme dématérialisée les demandes d'autorisation d'urbanisme.
Quelles seront les prestations devant être assurées par la plateforme ?
La téléprocédure satisfait notamment aux exigences fonctionnelles suivantes, en permettant :
1° - Au demandeur de constituer et de déposer une demande d'autorisation d'urbanisme.
2° - A la commune de recevoir, d'enregistrer ces demandes et d'en accuser réception.
3° - Les échanges d'informations, pièces, courriers et notifications prévus par les lois et règlements relatifs à la procédure d'instruction des demandes d'autorisation d'urbanisme entre, d'une part, le demandeur et, d'autre part, la commune ou l'autorité compétente.
4° - A l'autorité compétente de réaliser l'instruction d'une demande, y compris le suivi des demandes d'avis, d'accord ou de décision requis et des délais de procédure.
5° - Au demandeur de consulter son dossier, notamment son état d'avancement.
6° - De paramétrer, conformément aux compétences définies dans le code de l'urbanisme, les droits d'accès des personnes habilitées à s'y connecter selon, d'une part, les fonctionnalités qu'elles sont autorisées à utiliser et, d'autre part, les dossiers auxquels elles sont autorisées à accéder.
7° - De contrôler l'existence des informations à préciser dans la demande d'autorisation d'urbanisme.
Quelles exigences techniques devra-t-elle respecter ?
La téléprocédure satisfait notamment aux exigences techniques suivantes :
1° - Accepter a minima les fichiers d'une taille de 10 méga-octets et les formats suivants : PDF, JPEG et PNG.
2° - Garantir la fiabilité, l'intégrité, la sécurité et la confidentialité des comptes utilisateurs des acteurs et leurs échanges.
3° - Etablir, de manière certaine, la date et l'heure auxquelles.
a) - Les informations, pièces, documents, courriers et notifications adressées au demandeur, aux entités consultées sont, selon le procédé électronique utilisé, envoyés, reçus, mises à disposition et consultés.
b) - Les demandes, déclarations, documents ou informations adressées par le demandeur ou les entités consultées sont reçues.
Quelles sont les collectivités concernées par ce dispositif ?
Toutes les communes ne sont pas concernées. Sont visées celles dont la population est supérieure à 3.500 habitants. Cette téléprocédure peut être mutualisée au travers du service en charge de l'instruction des actes d'urbanisme.
Quand entre en vigueur cette obligation ?
Actuellement, le principe reste les demandes écrites. Les pétitionnaires devront respecter la téléprocédure à compter du 1er janvier 2022.
Quel est le lien de la plateforme d'assistance ?
La plateforme d'assistance est accessible au lien suivant : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/R52221.
L'accès à la plateforme nécessite d'avoir ouvert un compte sur "FranceConnect".
Pour en savoir plus
- Loi "ELAN" du 23 novembre 2018
- Article L. 423-3 du code de l'urbanisme
- Arrêté du 27 juillet 2021 relatif aux modalités de mise en œuvre des téléprocédures et à la plateforme de partage et d'échange pour le traitement dématérialisé des demandes
- Décret n° 2021-981 du 23 juillet 2021 portant diverses mesures relatives aux échanges électroniques en matière de formalité d'urbanisme
- Site du Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales
Virginie Potiron,
Juriste à l'Institut national de la consommation