Depuis quelques années, dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques et un déséquilibre persistant entre l'offre et la demande de pétrole, les prix des carburants à la pompe se sont orientés en nette hausse jusqu’à l’été 2023. Depuis, il y a une légère baisse des prix, on est passé de 1,922 € en août 2023 à 1,802 € en janvier 2024 pour l’essence SP 95, et de 1,825 € en août 2023 à 1,725 € en janvier 2024 pour le gazole. Cette baisse des prix, liée à la baisse du cours du baril, aurait pu être plus importante si les marges de transport/distribution avaient été tenues.

Hausses excessives des marges brutes de transport/distribution

Après une période de marges brutes historiquement très faibles en 2022, elles ont brusquement augmenté, dépassant en moyenne les 25 centimes par litre depuis début 2023. Sous la pression de l’État et des parties prenantes, telles que la CLCV, les distributeurs se sont engagés, début de l'été 2023, à réduire la marge brute de transport/distribution. Une promesse qu'ils ont relativement tenue entre juillet et octobre 2023. Malheureusement, une fois cette période passée, elles ont de nouveau augmenté dès novembre, plus de 3 centimes par litre pour l’essence SP 95, et dans une moindre mesure, plus de 0,6 centime, pour le gazole. En janvier 2024, elles ont atteint 26 centimes pour l’essence SP 95 et à 22,2 centimes pour le gazole. Ces niveaux excessifs ne sont pas acceptables.

Opérations à prix coûtant : des disparités importantes

Nous avons analysé le prix du gazole et de l'essence entre le 29 septembre et le 13 octobre 2023, pendant les opérations à prix coûtant, afin d’évaluer dans quelles mesures l’opération a été suivie. Si les enseignes de la grande distribution (Leclerc, Intermarché, Système U, Carrefour) et les discounters de groupes pétroliers (Esso express, Total access) proposant déjà les tarifs les moins élevés ont joué le jeu en baissant leurs prix de 3 à 6 %, les enseignes de groupes pétroliers (Total, AVIA) proposant des tarifs bien plus élevés n’ont pas fait d’effort significatif.

Nos demandes

Les marges brutes transport/distribution exceptionnellement élevées soulignent la nécessité de s'interroger sur la juste rémunération des distributeurs, en vue d'assurer un équilibre entre les intérêts des consommateurs et ceux des professionnels. La CLCV appelle les distributeurs à respecter leur engagement de ne pas pratiquer des marges de distribution excessives et de consentir un effort sur leurs marges brutes d'environ 5 à 8 centimes par litre.

Évolution des marges brutes de transport/ distribution sur le carburant (en centimes par litre).

(*) Chiffres calculés sur les 12 premiers jours de janvier.

Pour nos calculs, nous nous appuyons sur la base de données ministérielles, qui fait référence.

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