Allemagne : le billet mensuel à 49 € marque une volonté politique forte de développer l’utilisation des transports publics – La France pourrait-elle s’en inspirer ?
Communiqué de presse de la Fnaut
A l’issue de cet été 2022, qui a vu en Allemagne le succès populaire du billet à 9 € (52 millions achetés), il n’aura pas fallu deux mois au gouvernement et aux Länder pour s’entendre sur un abonnement mensuel à 49 € permettant d’utiliser tous les transports publics locaux et régionaux d’Allemagne, qui sera mis en place au 1er trimestre 2023.
Cette coopération entre le gouvernement et les 16 Länder doit être soulignée : rapidité de décision et de l’accord entre Berlin et les États fédérés, chacun apportant 1,5 milliard €, soit 3 milliards € au total pour financer cet abonnement national destiné à développer la fréquentation des transports publics régionaux et locaux (seuls les trains grandes lignes sont exclus du dispositif) et à combattre le réchauffement climatique. Berlin apporte en outre aux Länder une dotation supplémentaire d’un milliard € au fonds de régionalisation des transports (8 milliards €/an).
Un titre simple, accessible, disponible partout.
Le succès de la formule tient à quelques principes auxquels devrait satisfaire toute politique de tarification : un prix accessible, une simplicité d’usage, une validité en tous lieux et à toute heure et une disponibilité sur l’ensemble de canaux de vente : distributeurs de tickets, guichets, en ligne, sur la totalité du territoire de la République Fédérale.
La France pourrait-elle s’inspirer de ce modèle ? Encore faudrait-il que les régions françaises coordonnent leurs tarifications respectives, souvent disparates et ne facilitant pas la vie des voyageurs, et qu’elles disposent de moyens financiers supérieurs ou d’une fiscalité propre. L’État devrait aussi y mettre du sien et donner l’impulsion, ce qui n’est pas le cas pour le moment : contrat de performance entre l’État et SNCF Réseau inquiétant pour l’avenir des lignes régionales, suppression de l’amendement parlementaire de 3 milliards € destiné à renforcer le financement du réseau ferré et, en revanche, subventionnement des carburants fossiles à hauteur de 8 milliards € en 2022.
Réaliser en France les conditions d’un transport public attractif et renforcé.
Enfin, le système français de transport public urbain et régional serait malheureusement incapable d’absorber un afflux de passagers tel que celui constaté en Allemagne. Les réseaux français n’offrent pas, à de rares exceptions près, la même densité de desserte, en fréquence de passage et en amplitude journalière, que leurs homologues d’Outre-Rhin, et les matériels sont souvent sous-dimensionnés, que ce soit pour les passagers ou l’emport des vélos.
La FNAUT est prête à travailler avec les services de l’État, les régions et les agglomérations pour rechercher comment bâtir les conditions d’un système de transport public simple, accessible, abordable et attractif.
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