
Comment concilier l’efficacité de produits en vente libre, destinés à protéger d’une menace extérieure, et l’innocuité pour celui qui l’appliquerait ?
La question s’est posée cet été en France avec plusieurs tests sur les crèmes solaires. Comment pondérer l’évaluation des magazines consuméristes entre la nécessaire efficacité protectrice de la crème et ses composés parfois douteux, avec la présence d’ingrédients potentiellement nocifs ?
La question se pose également à la lecture des résultats du test de la revue autrichienne sur les produits antitiques pour chiens et chats.
On constate que seuls les produits composés d’éléments insecticides chimiques fonctionnent sur l’animal. Les neuf qui sont composés d’extrait de plantes n’ont absolument aucun effet sur les tiques. Ironie de l’histoire, ces antitiques efficaces peuvent avoir des effets indésirables pour la santé des animaux…
Au sommaire :
1 - Des Australiens "blacklistés" par leur restaurant
2 - Le Portugal au régime végétarien
3 - Antitiques : seuls les produits toxiques sont efficaces
4 - Allemagne : marquage au laser pour les fruits et légumes bio
En Australie, la non-présentation, ou "no show", des clients qui ont réservé leur déjeuner ou leur dîner coûte 75 millions de dollars australiens par an au secteur de la restauration. CHOICE, le journal consumériste australien, a découvert la nouvelle parade des restaurateurs : ils pratiquent le blacklistage. Le système commence à montrer une certaine efficacité, car les "no-show" ont chuté de 25 % au cours des 12 derniers mois. Il pose toutefois question à l'association de consommateurs, pour ce qui est de l'information du consommateur.
Pour mettre les clients indélicats sur liste noire, plus de 4 000 restaurateurs utilisent les services d'une société spécialisée dans la réservation en ligne, Dimmi. Selon le dernier "No Show Report" publié par Dimmi, la liste noire comporte 38 000 noms, en très forte augmentation quand il n’y en avait que 3 159 en mars 2016.
Tout client peut demander la suppression de son nom de la liste noire, en contactant directement le restaurant ou Dimmi. Mais c’est sans garantie de résultat. "S’ils expliquent la situation, la plupart des gens sont retirés de la liste ; nous comprenons certaines circonstances de la vie" explique Lizzie Kaye, directrice marketing de DImmi. "Tout ce que nous demandons, c’est que vous appeliez le restaurant pour vous expliquer". Le seul autre moyen de faire disparaître son nom de la liste est d’attendre toute une année.
Le problème est que beaucoup de gens ne se rendent pas compte qu’ils ont été mis sur liste noire. Un avertissement apparait bien au moment de la réservation en ligne, mais c'est bien la seule information qui leur est faite. Souvent, "c’est seulement quand ils essaient de réserver de nouveau dans le même restaurant qu’ils sont avisés", ajoute Madame Kaye.
Source : CHOICE (Australie), avril 2017
Au Portugal, les cantines publiques et les restaurants des services de l’Etat devront bientôt proposer au moins un plat végétarien dans leur menu. Selon la revue consumériste PROTESTE, le Parlement portugais a pris cette mesure à la suite d'une pétition signée par plus de 15 000 personnes. Au-delà de son caractère obligatoire, la nouvelle réglementation vise à garantir que les plats végétariens servis seront conformes aux règles d’une alimentation saine et élaborés avec l’aide de techniciens qualifiés.
Source : PROTESTE (Portugal), avril 2017
Le journal consumériste autrichien KONSUMENT a testé 20 produits antitiques : 8 produits qui détruisent les tiques et 12 répulsifs destinés à protéger nos animaux domestiques, chats et chiens, de ces suceurs de sang.
Les produits ont été testés en laboratoire, et non directement sur des chats et des chiens pour des raisons déontologiques, sur des tiques de culture de la famille Ixodes Ricinus. Cette tique est la plus courante en Autriche et attaque aussi bien les animaux sauvages et domestiques que les humains.
Les 8 produits chimiques insecticides sont efficaces, dont 5 rapidement et 2 avec un effet retard. En revanche, seuls 3 produits répulsifs sur 12 ont un effet… limité. 9 n’ont vraiment aucun effet sur les tiques. Tous ces produits sont composés d’extrait de Margosa (substance active répulsive homologuée dans toute l'Europe comme principe actif biocide répulsif), de Géraniol, d’acide succinique (aussi appelé ambre jaune), d’huile essentielle de lavandin, d’acide laurique…
Autre souci, ces antitiques, qu’ils soient chimiques ou à base d’extraits de plantes, ont potentiellement des effets indésirables pour les animaux. Et aussi sur l’environnement.
Source : KONSUMENT (Autriche), mai 2017
Dans les supermarchés allemands, rapporte la revue consumériste TEST, les fruits et légumes issus de l’agriculture biologique doivent se distinguer des produit conventionnels. Jusqu'à présent, cette fonction était assurée le plus souvent par des emballages en plastique. Provoquant la grogne de la clientèle adepte du bio, à la fibre particulièrement écologique, obligée de rapporter à la maison des suremballages qui finissent à la poubelle.
Le marquage à l’aide d’un faisceau laser est une alternative. Il permet d’apposer le label bio directement sur les fruits. Les pigments de couleur sont vaporisés dans la couche supérieure de la peau et n’abîment pas les fruits et légumes. Le procédé est appelée Natural Branding. Des chercheurs de l'Université de Floride l’ont expérimenté sur des pamplemousses. Les résultats sont positifs : la durabilité et la qualité du fruit n'a pas souffert. En Allemagne, un projet pilote mené par les magasins Rewe et Penny a testé et approuvé le marquage laser. La technologie existe dans l’Union Européenne depuis 2013, une chaîne de supermarchés suédoise l’utilise déjà. Plus loin de chez nous, en Australie et en Nouvelle-Zélande, des patates douces et des concombres sont déjà marqués au laser.
Source : Test (Allemagne), mai 2017